Jormi Rust n’est pas vraiment né !
Il a surgi, quelque part entre une benne à ferraille qui suintait l’huile et un reste de rêve d’enfant mâché par l’ennui.
- “Rust”, comme la rouille : ce qui gratte, ce qui ronge, ce qui transforme le propre en sale et le neuf en vivant.
- “Jormi”, c’est le cri tordu d’une gamine de 7 ans qui n’arrivait pas à dire son prénom et qui a préféré réinventer son identité plutôt que de lutter contre sa langue.
Il est le fruit douteux d’un père couturière (ne pose pas de questions) et d’une mère jazzman cosmique qui faisait des solos de "Fender Road" en robe de chambre interstellaire. Il a grandi entre des vinyles rayés, des tissus fluos et des bouquins de SF qui sentaient le grenier et la sueur de l’imaginaire.
À l’école, il gribouillait les marges et mangeait les coins de cahiers en attendant que quelque chose explose. Ça n’explosait jamais.
Puis un jour, ça a quand même pété :
Un saut de ferraille, une peinture éclaboussée, une perte de sens au travail. Ce qu’on appelle la routine, lui, l’a appelé damnation. Alors il a bifurqué, a choisi la matière brute et les visions floues plutôt que l’open space et le café et d'un petit chef trop tiède.
Depuis, il sculpte, peint, assemble, et déconstruit. Ce n’est pas vraiment de l’art, c’est une nécessité. Il travaille avec ce qui l'entoure, avec ce que le monde lui abandonne.
En ville, il apprivoise les rebuts industriels : il découpe, soude, meule le fer et l’acier, tordant les structures rigides pour leur redonner du mouvement, de la respiration. Le métal devient cicatrice, armure ou squelette, selon l’humeur.
En forêt, il devient autre chose, un druide vrombissant. Il modèle la terre crue, sculpte le bois avec une tronçonneuse comme une baguette magique sous stéroïdes, et le brûle jusqu’à ce qu’il avoue ses secrets. Et parfois, parce que la vie est étrange, il sculpte la pierre à coups de hache. Oui, une hache. Pourquoi pas ? Pas pour la dompter, mais pour dialoguer avec sa résistance, faire jaillir une forme ou juste une trace.
Ça fait du bruit, ça fait des éclats, et ça fait du bien.
Il ne cherche ni la beauté ni la reconnaissance. Il explore, fracture, réinvente. Il bâtit des mondes bancals et sincères avec ce qu’il trouve sur son passage : métal rouillé, branches tordues, poussière d’étoiles ou béton éclaté. Il ne cherche pas à figer. Il cherche la faille. La vibration. Le tremblement. Il veut que ça vibre quand tu poses les yeux dessus, même si t’aimes pas. Surtout si t’aimes pas.
Bienvenue chez Jormi Rust.
Ici,
Les vis rouillées sont des prières,
Les soudures des cicatrices,
Et les formes saignent un peu quand on les regarde trop longtemps.
Le silence y gueule plus fort que toutes les interviews,
Et le néant,
Franchement,
C'était mieux avant.
Je vous invite à plonger dans le Blob, une sorte de journal mutant, ni tout à fait blog, ni vraiment carnet, mais plutôt une excroissance vivante où apparaîtront, de temps en temps, des fragments des créations de Jormi.
Vous y trouverez chroniques tordues, photos floues, révélations presque accidentelles, bouts de métal, éclats de bois brûlés, pensées mal vissées et parfois, des raisons.
Ou du moins, des tentatives de raisons.
Parce qu’avec Jormi, les choses se font avant de s’expliquer.